Le perdreau, sur son plat d’argent,

Bien enveloppé dans sa barde,

Avait un bel air engageant.

Il eût même inspiré le barde.
En le voyant, Rose et Ninon,

Ces tendresses que l’on achète

Et qui ne disent jamais: Non,

Tourmentaient déjà leur fourchette.
Rose, qui plaît à don Pedro,

Grand d’Espagne aux sourcils d’ébène,

Dit alors au perdreau: Perdreau,

Vois! pour toi quelle heureuse aubaine
D’être enfin savouré, mon cher,

Par de si belles demoiselles,

Qui vont se nourrir de ta chair

Et se régaler de tes ailes!
Telle Rose, par un circuit,

S’égarait en discours frivoles.

Mais le perdreau, bien qu’il fût cuit,

Prononça de sages paroles.
Etre mangé n’est pas un mal,

Dit-il, et c’est la fin morose

De n’importe quel animal.

Sache-le pourtant, jeune Rose,
Fille plus folle que la mer

Fertile en farces incongrues,

A nous, perdreaux, il semble amer

D’être dévoré par des grues!
15 septembre 1888.

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