J’entends toujours les grands Sanctus de ma jeunesse

Qu’à Pâques ou Noël on chantait à la messe.
Je les entends en moi, comme des voix d’absents,

Et mon âme se meurt du regret de l’encens.
Mon souvenir repeint les anciennes verrières

Et cherche à renouer l’écheveau des prières.
Sanctus ! Sanctus Deus ! et du haut du jubé

Le chant des soprani lentement est tombé,
Si tendre qu’on dirait des chansons de fontaines

Pleurant au clair de lune en des vasques lointaines.
Sanctus ! le chœur entier reprend sur le même air

Et l’orgue brusquement s’enfle comme la mer !
Sanctus ! les violons sous l’archet qui les frôle

Ont les frissons d’un lac caressé par un saule,
Flots menus se suivant et mourant tour à tour

Qui tombent dans l’église et monte dans la tour.
Sanctus ! Sanctus Deus ! Bonheur que rien n’égale !

Toute l’âme a sombré dans cette eau musicale.
On prie, on pleure, on la tête dans ses mains

On sent fleurir en soi des désirs surhumains,
De combattre pour Dieu, de mourir pour l’église,

Sanctus ! Tandis qu’au loin le chœur se tranquillise.
Et comme dans un rêve on cause avec Jésus

Pour qu’il daigne bénir les plans qu’on a conçus ;
On cause avec la vierge, à genoux, à pleine âme,

Car on aime encor plus, elle ? puisqu’elle est femme.
Et l’on voudrait mourir, tant c’est délicieux

D’avoir le tremblement des cierges dans les yeux.

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