L’Écolière

Approchez, aimable écolière,

Vous qui fûtes maîtresse un jour ;

Approchez, et, moins familière

Avec Lhomond qu’avec l’amour,

Instruisez-vous : chacun son tour.

Mais, par un doux air de folie,

Grand Dieu ! comme elle est embellie.

Finissez, Rose, finissez :

Est-ce l’instant d’être jolie ?

Finissez, Rose, finissez,

Je suis le maître, obéissez.
Quoi ! vous épelez, incertaine,

Même un chapitre de roman ;

Attendez-vous la soixantaine

Pour savoir lire couramment

Les petits vers de votre amant ?

Mais que demande ce sourire ?

Pourquoi ce bras nu qui m’attire ?

Finissez, Rose, finissez :

Est-ce dans mes yeux qu’il faut lire ?

Finissez, Rose, finissez,

Je suis le maître, obéissez.
La grammaire vous effarouche

Et j’entends rire à mon côté

Lorsque les S dans votre bouche

Usurpent la place des T :

Quel soufflet pour ma vanité !

Mais cette bouche que j’accuse

Veut se défendre par la ruse.

Finissez, Rose, finissez :

Un baiser n’est pas une excuse,

Finissez, Rose, finissez,

Je suis le maître, obéissez.
Hélas ! elle est encor maîtresse ;

Le livre échappe de sa main :

Il tombe et s’effeuille… Ah ! traîtresse,

Vous le foulez avec dédain !

Vous triomphez, mais c’est en vain.

Ne pas céder est mon système :

Passons au chapitre deuxième.

Vite, vite, recommencez,

(Dût la leçon finir de même !)

Vite, vite, recommencez :

Je suis le maître, obéissez.

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L’Écolière
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