La Sorgue

Rivière trop tôt partie, d’une traite, sans compagnon, Donne aux enfants de mon pays le visage de ta passion.
Rivière où l’éclair finit et où commence ma maison, Qui roule aux marches d’oubli la rocaille de ma raison.
Rivière, en toi terre est frisson, soleil anxiété. Que chaque pauvre dans sa nuit fasse son pain de ta moisson.
Rivière souvent punie, rivière à l’abandon.
Rivière des apprentis la calleuse condition, Il n’est vent qui ne fléchisse la crête de tes sillons.
Rivière de l’âme vide, de la guenille et du soupçon, Du vieux malheur qui se dévide, de l’ormeau, de la compassion.
Rivière des farfelus, des fièvreux, des équarisseurs, Du soleil lâchant sa charrue pour s’acoquiner au menteur.
Rivière des meilleurs que soi, rivière des brouillards éclos, De la lampe qui désaltère l’angoisse autour de son chapeau.
Rivière des égards au songe, rivière qui rouille le fer, Où les étoiles ont cette ombre qu’elles refusent à la mer.
Rivière des pouvoirs transmis et du cri embouquant les eaux, De l’ouragan qui mord la vigne et annonce le vin nouveau.
Rivière au coeur jamais détruit dans ce monde fou de prison, Garde-nous violent et ami des abeilles de l’horizon.

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La Sorgue
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