J’étais gai…

J’étais gai et l’église était calme au soleil,

près des jardins où sous la vigne il y a des roses,

près de la route où les oies et les canards causent,

les belles oies qui sont blanches comme du sel.
Sainte-Suzanne est le nom du petit village :

c’est un nom doux ainsi qu’un vieux nom de grand-mère.

L’auberge est pleine de fumée et de gros verres.

Les vieilles femmes n’y ont pas de babillage.
Il y a au soleil des chemins très obscurs,

pleins de feuillages frais, et qui n’ont pas de fin.

On s’y donnerait des baisers longs, doux et durs,

par les après-midi des dimanches beaux et simples.
Je pense à tout cela. Alors une tristesse

me vient d’avoir laissé la femme que j’aimais.

J’avais vu autrement, alors, le mois de mai,

car mon cœur est fait pour aimer, aimer sans cesse.
Je sens que je suis fait pour un amour très pur

comme le soleil blanc qui glisse au bas du mur.

Et j’ai dans mon cœur des amours froids comme ceux

quand je passais ma main à travers mes cheveux.
Le soleil pur, le nom doux du petit village,

les belles oies qui sont blanches comme le sel,

se mêlent à mon amour d’autrefois, pareil

aux chemins obscurs et longs de Sainte-Suzanne.

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J’étais gai…
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