Dame sans Trop D’ardeur

Dame sans trop d'ardeur à la fois enflammant

La rose qui cruelle ou déchirée, et lasse

Même du blanc habit de pourpre, le délace

Pour ouïr dans sa chair pleurer le diamant
Oui, sans ces crises de rosée et gentiment

Ni brise quoique, avec, le ciel orageux passe

Jalouse d'apporter je ne sais quel espace

Au simple jour le jour très vrai du sentiment
Ne te semble-t-il pas, disons, que chaque année

Dont sur ton front renaît la grâce spontanée

Suffise selon quelque apparence et pour moi
Comme un éventail frais dans la chambre s'étonne

A raviver du peu qu'il faut ici d'émoi

Toute notre native amitié monotone.

Extrait de: 
Poésies (1899)

Stéphane Mallarmé

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Dame sans Trop D’ardeur
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