La fortune de l’Hermaphrodite

Les dieux me faisaient naître, et l’on s’informa d’eux

Quelle sorte de fruit accroîtrait la famille,

Jupiter dit un fils, et Vénus une fille,

Mercure l’un et l’autre, et je fus tous les deux.
On leur demande encor quel serait mon trépas

Saturne d’un lacet, Mars d’un fer me menace,

Diane d’une eau trouble, et l’on ne croyait pas

Qu’un divers pronostic marquât même disgrâce.
Je suis tombé d’un saule à côté d’un étang,

Mon poignard dégainé m’a traversé le flanc,

J’ai le pied pris dans l’arbre, et la tête dans l’onde.
Ô sort dont mon esprit est encore effrayé !

Un poignard, une branche, une eau noire et profonde

M’ont en un même temps meurtri, pendu, noyé.

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La fortune de l’Hermaphrodite
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