L’enfant au miroir

(A Mlle Emilie Bascans)
Si j’étais assez grande,

Je voudrais voir

L’effet de ma guirlande

Dans le miroir.

En montant sur la chaise,

Je l’atteindrais ;

Mais sans aide et sans aise,

Je tomberais.
La dame plus heureuse,

Sans faire un pas,

Sans quitter sa causeuse,

De haut en bas,

Dans une glace claire,

Comme au hasard,

Pour apprendre à se plaire

Jette un regard.
Ah ! c’est bien incommode

D’avoir huit ans !

Il faut suivre la mode

Et perdre un temps !…

Peut-on aimer la ville

Et les salons !

On s’en va si tranquille

Dans les vallons !
Quand ma mère qui m’aime

Et me défend,

Et qui veille elle-même

Sur son enfant,

M’emporte où l’on respire

Les fleurs et l’air,

Si son enfant soupire,

C’est un éclair !
Les ruisseaux des prairies

Font des psychés

Où, libres et fleuries,

Les fronts penchés

Dans l’eau qui se balance,

Sans nous hausser,

Nous allons en silence

Nous voir passer.
C’est frais dans le bois sombre,

Et puis c’est beau

De danser comme une ombre

Au bord de l’eau !

Les enfants de mon âge,

Courant toujours,

Devraient tous au village

Passer leurs jours !

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L’enfant au miroir
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