Poison perdu

Des nuits du blond et de la brune

Pas un souvenir n’est resté

Pas une dentelle d’été,

Pas une cravate commune ;
Et sur le balcon où le thé

Se prend aux heures de la lune

Il n’est resté de trace, aucune,

Pas un souvenir n’est resté.
Seule au coin d’un rideau piquée,

Brille une épingle à tête d’or

Comme un gros insecte qui dort.
Pointe d’un fin poison trempée,

Je te prends, sois-moi préparée

Aux heures des désirs de mort.

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Poison perdu
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