L’Oracle et L’Impie

Vouloir tromper le ciel, c'est folie à la terre.

Le dédale des cœurs en ses détours n'enserre

Rien qui ne soit d'abord éclairé par les dieux :

Tout ce que l'homme fait, il le fait à leurs yeux,

Même les actions que dans l'ombre il croit faire.
Un païen qui sentait quelque peu le fagot,

Et qui croyait en Dieu, pour user de ce mot,

Par bénéfice d'inventaire,

Alla consulter Apollon.

Dès qu'il fut en son sanctuaire :

« Ce que je tiens, dit-il, est-il en vie ou non ? »

Il tenait un moineau, dit-on,

Prêt d'étouffer la pauvre bête,

Ou de la lâcher aussitôt,

Pour mettre Apollon en défaut.

Apollon reconnut ce qu'il avait en tête :

« Mort ou vif, lui dit-il, montre-nous ton moineau

Et ne me tends plus de panneau.

Tu te trouverais mal d'un pareil stratagème.

Je vois de loin, j'atteins de mêmes. »

Extrait de: 
Fables livre IV (1668)

Jean de La Fontaine

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L’Oracle et L’Impie
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