Un Fou et un Sage

Certain Fou poursuivait à coups de pierre un Sage.

Le Sage se retourne et lui dit : Mon ami,

C'est fort bien fait à toi ; reçois cet écu-ci :

Tu fatigues assez pour gagner davantage.

Toute peine, dit-on, est digne de loyer.

Vois cet homme qui passe ; il a de quoi payer.

Adresse-lui tes dons, ils auront leur salaire.

Amorcé par le gain, notre Fou s'en va faire

Même insulte à l'autre Bourgeois.

On ne le paya pas en argent cette fois.

Maint estafier accourt ; on vous happe notre homme,

On vous l'échine, on vous l'assomme.

Auprès des Rois il est de pareils fous :

A vos dépens ils font rire le Maître.

Pour réprimer leur babil, irez-vous

Les maltraiter ? Vous n'êtes pas peut-être

Assez puissant. Il faut les engager

A s'adresser à qui peut se venger.

Extrait de: 
Recueil : Fables livre XII (1693)

Jean de La Fontaine

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Un Fou et un Sage
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