Jeunesse Allemande

Ses retours tard le soir et ses longues absences, Mère les expliquait par la pluie, les soucis ou encore sa jeunesse allemande.
Des enfants de là-bas l'avaient adorée pour la perfection d'un baiser où n'entrait nulle conscience.
« Salut ô crépuscule ! » lui disaient-ils de manière pompeuse dès son apparition derrière la grille pour écouter leurs mots, et dans sa pure constitution

de mammifère elle rougissait de honte.
C'est qu'on était à peine à la Reconstruction : la ruine était propice à l'herbe rudérale et son corps en gardait la saveur aux aisselles.
Durant sa toilette, le miroir lui offrait de voir derrière son épaule nue la Rhénanie lointaine et de petits châteaux dissous dans l'épuisement des Bleus.
Enfants de ce temps-là vous n'êtes plus que des hommes ! Vos mères portent dans leurs matrices des fossiles d'anthracite !

Dominique Pagnier
Jeunesse

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Jeunesse Allemande
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