Nouvelles de Captivité

Si le vent rend plus claire la nuit, la branche du sureau tape sans cesse au carreau, mais c'est le doigt replié de la fée des camps de Saxe venue chercher les enfants pour leur

père qui les attend, et ils se portent à la fenêtre par quoi dehors paraît bleuâtre sous l'embellissement de la lune.
De loin en loin pleurent les louveteries perdues par leurs parents dans les sapins obscurs et, de l'infini des parcs, des biches reviennent brehaignes de leur devis avec le Ciel.
Alors au fond des combes, c'est l'heure où les clercs sombrent dans des débauches mystiques, où, folles de propreté, les vierges se relèvent, crachent dans un chiffon

dont elles frottent le cœur de Dieu qui s'efface sous leur amour. L'époque est triste qui ignore ce roi mais une orfèvrerie se perfectionne dans l'humidité des petits

matins.
Il est une clairière plus à l'est. Des filles y venaient en secret pour vérifier la clarté de leurs bijoux au premier soleil traversant les bouleaux. Un jour de sa

captivité le père les surprit. Il fit tomber ses seaux ; il y eut des éclairs. Elles le gardent toujours près d'elles comme un grand animal illuminé.

Dominique Pagnier

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