Contre un Poète Parisien

À Emmanuel des Essarts.
Souvent la vision du Poète me frappe :

Ange à cuirasse fauve, il a pour volupté

L'éclair du glaive, ou, blanc songeur, il a la chape,

La mitre byzantine et le bâton sculpté.
Dante, au laurier amer, dans un linceul se drape,

Un linceul fait de nuit et de sérénité :

Anacréon, tout nu, rit et baise une grappe

Sans songer que la vigne a des feuilles, l'été.
Pailletés d'astres, fous d'azur, les grands bohèmes,

Dans les éclairs vermeils de leur gai tambourin,

Passent, fantasquement coiffés de romarin.
Mais j'aime peu voir, Muse, ô reine des poèmes,

Dont la toison nimbée a l'air d'un ostensoir,

Un poète qui polke avec un habit noir.

Extrait de: 
Poèmes de jeunesse

Stéphane Mallarmé
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Contre un Poète Parisien
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