Dédicaces, Autographes, Envois Divers

Muse, qui le distinguas,

Si tu savais calmer l'ire

De mon confrère

Degas,

Tends-lui ce discours à lire.
*
Louys, ta main frappe au

Sépulcre d'Edgar

Poe.
*
Attendu qu'elle y met du sien

Vous feuillets de papier frigide

Exaltez moi musicien

Pour l'âme attentive de

Gide.
*
Exultez le temps mes vers

Que vous accorde une œillade

Bénigne et pas de travers

Le princier

Laurent

Tailhade.
*
Envoi de «

Vaihek »
Amusez-vous du

Conte

Arabe

Moi, me voici devenu crabe.
*
O fin de siècle,

Hiver ! qui truques

Tout, excepté le sentiment,

J'aime quand tu mets gentiment

Aux camélias des perruques.
.
*
Vous n'avez pas su nos

Exclamations :

Qu'est-ce ?

Avant tant de pruneaux

Savourés dans leur caisse.
*
N'allez pas, je le dis en vers, Éva, rose qu'on ne cueille

Regarder la vie à travers

La fumée acre du

Bird's eye.
Contre de l'huile de marsouin

Ou même un peu de goudron, vais-je

Exporter par un touchant soin

Mes deux fillettes en

Norvège ?
Vous me prêtâtes une ouïe

Fameuse et le temple ; si du

Soir la pompe est évanouie

En voici l'humble résidu.
Tant que tarde la saison

De juger ce qu'on fait rance,

Je voudrais à sa maison

Rendre cette conférence.
*
Quatrain écrit pour un ami (Edouard

Manet) qui voulait meure deux ou quatre vers au-dessous d'un

Polichinelle peint par lui
Polichinelle danse avec deux bosses, mais

L'une touche le sol et l'autre l'Empyrée :

Par ce double désir âme juste inspirée,

Vois-le qui toujours tombe et surgit à jamais.
.
*
Improvisé en écoulant la musique de

Léopold

Dauphin
...Ainsi qu'une fontaine à la fois gaie et noire Étincelle de feux, se cache sous le pin

Coule et veut être celle où la brise ira boire,

Un sanglot noté par

Chopin.
En renvoyant un filet à poisson
Je vous rends,

Claire de

Paris

Le filet, mais j'y reste pris.
»
Je souhaite que ce buvard

Sous tes doigts devienne bavard.
*
Il ne faut pas serrer les nœuds de ton hymen

Avant d'avoir passé le sinistre examen.
*
J'ai mal à la dent

D'être décadent !
*

Sur un panneau communal désaffecté à la campagne
Salut ô passant qui te fiches

De lire en été les affiches !
*
A une petite chienne.
Quand je passe qui rit à

Mes caresses, toi,

Rita.

Stéphane Mallarmé

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