Et maintenant mon vieux

Tu as fermé les yeux

Devant la nuit qui file

Au bord de ton jardin

Comme lumignon bleu

Sous un boisseau d'air creux

Et du soir au matin

Tu pries tu es tranquille

Dieu ne t'entendra pas

C'est tant mieux n'est-ce pas

Puisque de tes paroles

Toi-même tu l'as dit

Pas une qui soit belle

Et bjille au paradis ?

L'année commence mal

Souviens-toi du cheval

Qui parlait dans le ciel

Pas plus ancien qu'hier

C'était la

Saint-Sylvestre

Il est mort" mon vieux oui

Quand toutes les fenêtres

Claquèrent devant lui

Encore un de parti

Qu'on ne reverra plus

C'est dur de vivre ici
Quand les morts n'y sont plus

Pourtant la nuit est grande

Parfois je me demande

Si nous tous qui restons

A poser des questions

Sur le bord du pays

Plein d'ombres sans habits

Qui voyagent beaucoup

S'en vont toujours transies

Je me demande si

Nous tous à deux genoux

Sur les marches du temps

Vivants pas mal vivants

Nous n'y entrerons pas

Tels quels en toile grise

Notre habit d'apparat

Bien lacé par-devant

Avec les liens du sang

Noué autour du cœur

Qui bat dans la vapeur

Ce serait un beau sou-Tendu de velours noir

Aux souffles de la terre

Et de maigre lumière

Comme celle que tard

Diffusent dans l'oubli

Les lampes d'un départ

Posées devant la nuit

J'ai connu les oiseaux

Le cri des vives eaux

Le suint du soleil

Aux laines en sommeil
Et blanches de midi

Je ne regrette rien

Je vois comme là-bas

Luisent déjà les reins

Des bêtes mettant bas

L'hoir des prairies futures

Ce sont coteaux fleuris

Dans l'aube qui murmure

Au long d'un fleuve frais

Labourant à longs traits

La gorge de poussière

Des vallées des clairières

Où carillonnent les

Clochers verts aux saulaies

Pourtant le paradis

Croule dans l'homélie

Je m'emporte je dis

Des choses trop jolies

Je ne suis au-dedans

De toi que cette voix

D'un autre que tu crois

Près de toi dans le vent

Mais je n'existe pas

Sinon par cette foi

De me vouloir vivant

Qui brûle dans ton sang

Comme flamme inutile

Car vois-tu de nouveau

Tu es seul et ne vaux

Pas plus que le brin d'huile

Des lampes qui s'en vont

Mourir au plus profond
Des chambres de la nuit

Tu restes je m'enfuis

Tu es au bord des larmes

Tu veilles ton jardin

Je m'éloigne j'atteins

L'autre versant du calme

Tu ne dors pas tu vois

Comme la mort s'empresse

Je m'en vais je te laisse

Tu ne crois plus en moi.

Jean-Philippe Salabreuil

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