C'est le désert lugubre après l'âpre savane,

Le ciel de feu, le sable épais, l'air étouffant.

D'une terreur étrange à peine on se défend.

Seul, en ces lieux maudits, l'Arabe se pavane.

Là des sources sans eaux, un palmier qui se fane ;

Là des crânes ouverts par un cheik triomphant.

Mais voici que le ciel à l'horizon se fend,

Et des frissons d'espoir poussent la caravane.

Devant elle, là-bas, dans les sables houleux,

Elle a vu tout à coup resplendir des flots bleus.

Sa soif brûlante enfin sera donc assouvie.

Haletante, elle court secouant sa torpeur,

Vers l'horizon de flamme où luit ce lac trompeur ...

Et c'est ainsi, mon Dieu ! qu'on traverse la vie !

Léon Pamphile Le May

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Le Mirage
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