Ballade de l’Abencérage

Le roi don Juan

Un jour chevauchant

Vit sur la montagne

Grenade d’Espagne ;

Il lui dit soudain :

Cité mignonne,

Mon cœur te donne

Avec ma main.
Je t’épouserai,

Puis apporterai

En dons à ta ville

Cordoue et Séville.

Superbes atours

Et perles fines

Je te destine

Pour nos amours.
Grenade répond :

Grand roi de Léon,

Au Maure liée,

Je suis mariée.

Garde tes présents :

J’ai pour parure

Riche ceinture

Et beaux enfants.
Ainsi tu disais ;

Ainsi tu mentais.

O mortelle injure !

Grenade est parjure !

Un chrétien maudit

D’Abencerage

Tient l’héritage :

C’était écrit !
Jamais le chameau

N’apporte au tombeau,

Près de la piscine,

L’haggi de Médine.

Un chrétien maudit

D’Abencerage

Tient l’héritage :

C’était écrit !
O bel Alhambra !

O palais d’Allah !

Cité des fontaines !

Fleuve aux vertes plaines !

Un chrétien maudit

D’Abencerage

Tient l’héritage :

C’était écrit !

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Ballade de l’Abencérage
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