Un dahlia

Courtisane au sein dur, à l’oeil opaque et brun

S’ouvrant avec lenteur comme celui d’un boeuf,

Ton grand torse reluit ainsi qu’un marbre neuf.
Fleur grasse et riche, autour de toi ne flotte aucun

Arôme, et la beauté sereine de ton corps

Déroule, mate, ses impeccables accords.
Tu ne sens même pas la chair, ce goût qu’au moins

Exhalent celles-là qui vont fanant les foins,

Et tu trônes, Idole insensible à l’encens.
- Ainsi le Dahlia, roi vêtu de splendeur,

Elève sans orgueil sa tête sans odeur,

Irritant au milieu des jasmins agaçants !

Évaluations et critiques :

Un dahlia
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