Sonnet d’été

Nous habiterons un discret boudoir,

Toujours saturé d’une odeur divine,

Ne laissant entrer, comme on le devine,

Qu’un jour faible et doux ressemblant au soir.
Une blonde frêle en mignon peignoir

Tirera des sons d’une mandoline,

Et les blancs rideaux tout en mousseline

Seront réfléchis par un grand miroir.
Quand nous aurons faim, pour toute cuisine

Nous grignoterons des fruits de la Chine,

Et nous ne boirons que dans du vermeil ;
Pour nous endormir, ainsi que des chattes

Nous nous étendrons sur de fraîches nattes ;

Nous oublirons tout, – même le soleil !

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Sonnet d’été
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