Il vaut mieux être assis que levé, il vaut mieux être couché qu’assis. — Il vaut mieux être mort que couché.

FERIDEDDIN ATAR.
J’aime sur les coussins la vie horizontale.

BARTHÉLÉMY.

Pour oublier le reste, et m’oublier moi-même

(Ici-bas être heureux c’est oublier), que j’aime,

Loin du monde et du bruit, au fond de son boudoir,

Sur l’ottomane souple auprès d’elle m’asseoir !

— Cela me fait du bien et me repose l’âme.

Quel plaisir ! — Respirer cet arome de femme,

Rester là sans penser et paresseusement

Accepter comme il vient le plaisir du moment !

— Laisser aller sa vie à la regarder vivre,

Dans tous ses mouvements, l’œil demi-clos, la suivre,

Sentir à ses genoux, en nuages soyeux,

Onder et folâtrer sa robe aux plis joyeux,

Effleurer son bras rond plus blanc qu’un col de cygne,

Sa main d’ivoire, aux doigts sveltes et rosés, digne

D’un portrait de Van Dyck ; puis sur le fin tapis

Agacer en jouant ses petits pieds tapis

À l’ombre du jupon, comme sous la feuillée

Deux passereaux mutins à la mine éveillée !
Oh ! je l’aime d’amour ! — De blonds cheveux follets

Se dorent sur son col de magiques reflets,

À travers ses longs cils, au bord de sa prunelle,

Dans la nacre, chatoie une moite étincelle,

Et sa bouche mignarde, au parler enfantin,

S’ouvre comme une rose aux baisers du matin.

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