Les Adieux du coq

Que le coq agite sa crête

Où l’entendent les girouettes ;

Adieu, maisons aux tuiles rouges,

Il y a des hommes qui bougent.
Âme ni mon corps n’étaient nés

Pour devenir cette momie,

Bûche devant la cheminée

Dont la flamme est ma seule amie.
Vénus aurait mieux fait de naître

Sur le monotone bûcher

Devant lequel je suis couché,

La guettant comme à la fenêtre.
Nous ne sommes pas en décembre ;

Je ne serais guère étonné

Pourtant, si dans la cheminée,

Un beau matin je vois descendre
Vénus en pleurs du ciel chassée,

Vénus dans ses petits sabots

(De Noël les moindres cadeaux

Sont luxueusement chaussés).
Mais, Écho ! je sais que tu mens.

Par le chemin du ramoneur,

Comme en un miroir déformant,

Divers fantômes du bonheur,
À pas de loup vers moi venus,

Surprirent corps et âmes nus.

– Bonheur, je ne t’ai reconnu

Qu’au bruit que tu fis en partant.
Reste étendue, il n’est plus temps,

Car il vole, âme, et toi tu cours,

Et déjà mon oreille avide,

Suspendue au-dessous du vide,
Ne perçoit que la basse-cour.

Coq, dans la gorge le couteau

Du criminel, chantez encor :

Je veux croire qu’il est trop tôt.

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Les Adieux du coq
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