L’Amour borgne

Je t’aime de mon œil unique, je te lorgne

Ainsi qu’un Chinois l’opium :

Je t’aime aussi de mon amour borgne,

Fille aussi blanche qu’un arum.

Je veux tes paupières de bistre,

Et ta voix plus lente qu’un sistre ;

Je t’aime de mon œil sinistre

Où luit la colère du rhum.
Je te suis du regard, lubrique comme un singe,

Ivre comme un ballon sans lest.

Ton âme incertaine de Sphinge

Flotte entre le zist et le zest.

Et je halète vers l’amorce

Des seins vibrants, du souple torse

Où la grâce épouse la force,

Et des yeux verts comme l’ouest.
Ton visage s’estompe à travers les courtines ;

Et tu médites, un fruit sec

Entre tes lèvres florentines

Où s’apaise un sourire grec.

Je meurs de tes paroles brèves…

Je veux que de tes dents tu crèves

Mon œil où se brouillent les rêves,

Comme un ara, d’un coup de bec.

Évaluations et critiques :

L’Amour borgne
{{ reviewsTotal }}{{ options.labels.singularReviewCountLabel }}
{{ reviewsTotal }}{{ options.labels.pluralReviewCountLabel }}
{{ options.labels.newReviewButton }}
{{ userData.canReview.message }}

Vous êtes un poète créatif ? Alors, partagez votre opinion sur ce poème et faites-nous savoir ce que vous en pensez!

S’abonner
Notification pour
guest
0 Commentaires
Commentaires en ligne
Afficher tous les commentaires
0
Nous aimerions avoir votre avis, veuillez laisser un commentaire.x