J’ai vu, dans de vieux salons…

J’ai vu, dans de vieux salons, des tableaux flamands,

où, dans une auberge noire, on voyait un type

qui buvait de la bière, et sa très mince pipe

avait un point rouge et il fumait doucement.
Il avait le nez violet et bonne mine,

c’était peut-être un très heureux négociant

qui avait des vaisseaux très lourds, des bâtiments

pleins de beaux ornements dorés, allant en Chine.
Il faisait le commerce des draps recherchés,

des épices, et devait avoir dans sa chambre

des choses drôles, des pipes à gros bout d’ambre,

des vestes de femmes turques, de beaux objets.
Il avait sans doute une femme rouge et blanche

qu’il caressait le soir dans son lit de richard.

Et il vivait considéré, se levant tard,

pour aller se promener, le poing sur la hanche.
Mais parfois ses affaires réclamaient ses soins.

Il était obligé de courir la contrée

pour offrir ses marchandises, mais à l’entrée

de la nuit, il gagnait une auberge bien loin.
Pour le défendre des larrons, sa belle épée

était par lui suspendue au pied de son lit,

près des beaux coffres de fer des Indes, sortis

des grands bazars des capitales fortunées.
Et le peuple l’honorait lorsque, près des quais,

ses beaux bâtiments pleins de belles galeries

gonflaient, comme les belles bannières qui plient,

leurs voiles où les marins luisants étaient gais.
1888.

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