Ballade à la louange des Roses

Je veux encor d’un vers audacieux

Louer la fleur adorable et sanglante

Qui dit: Amour! sous l’oeil charmé des cieux;

La fleur qui semble une lèvre vivante

Et qui nous baise, et dont la couleur chante

Dans ses rougeurs un bel hymne idéal.

Par ce matin vermeil de Floréal,

Je veux chanter le calice où repose

L’enivrement du parfum nuptial.

Sur toutes fleurs je veux louer la Rose.
La Rose ouvrait son coeur délicieux.

Dans les sentiers où verdissait l’acanthe

Tu la rougis de ton sang précieux,

Reine de Cypre, ô Cypris triomphante!

La violette est sa pâle servante.

Le chaste lys près du flot de cristal

Reste épris d’elle, et n’est que le vassal

De sa splendeur suave et grandiose,

Et l’astre seul croit qu’il est son égal.

Sur toutes fleurs je veux louer la Rose.
Sans dérider le Roi silencieux,

Vivant rubis, une Rose galante

Égaye, au sein du palais soucieux,

Les cheveux blonds de la petite Infante.

Et cependant, sans voir son épouvante,

Pareil lui-même au sombre Escurial,

Son père au front livide et glacial

Se tient auprès d’une fenêtre close,

Pâle à jamais de son ennui royal.

Sur toutes fleurs je veux louer la Rose.
Envoi.
Prince, un divin poëte oriental

Chanta jadis pour son pays natal

Ma fleur de pourpre et son apothéose.

Tel, après lui, dans un chant triomphal,

Sur toutes fleurs je veux louer la Rose.
Mai 1869.

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Ballade à la louange des Roses
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