Vois ! cette mer si calme a comme un lourd bélier

Effondré tout un jour le flanc des promontoires,

Escaladé par bonds leur fumant escalier,

Et versé sur les rocs, qui hurlent sans plier,

Le frisson écumeux des longues houles noires.

Un vent frais, aujourd’hui, palpite sur les eaux,

La beauté du soleil monte et les illumine,

Et vers l’horizon pur où nagent les vaisseaux,

De la côte azurée, un tourbillon d’oiseaux

S’échappe, en arpentant l’immensité divine.

Mais, parmi les varechs, aux pointes des îlots,

Ceux qu’a brisés l’assaut sans frein de la tourmente,

Livides et sanglants sous la lourdeur des flots,

La bouche ouverte et pleine encore de sanglots,

Dardent leurs yeux hagards à travers l’eau dormante.

Ami, ton coeur profond est tel que cette mer

Qui sur le sable fin déroule ses volutes :

Il a pleuré, rugi comme l’abîme amer,

Il s’est rué cent fois contre des rocs de fer,

Tout un long jour d’ivresse et d’effroyables luttes.

Maintenant il reflue, il s’apaise, il s’abat.

Sans peur et sans désir que l’ouragan renaisse,

Sous l’immortel soleil c’est à peine s’il bat ;

Mais génie, espérance, amour, force et jeunesse

Sont là, morts, dans l’écume et le sang du combat.

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Les rêves morts
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