Fleur de rêves

Klop, Klip, Klop, Klop, Klip, Klop,

Goutte à goutte égrenant son rythmique sanglot,

Aux vasques du bassin où l’eau rêve immobile,

Un jet d’eau trouble seul la grande Nuit tranquille.

Quel silence ! On dirait que le monde assoupi

Sur des flots de velours roule dans l’infini.

Là-haut, criblant l’Espace à des milliards de lieues,

Pèlerins ennuyés des Solitudes bleues,

Enchevêtrant sans fin leurs orbes indolents,

Sans soucis des martyrs qui grouillent sur leurs flancs,

Les étoiles en chœur circulent vagabondes

- Oasis de misère ou cadavres de mondes.

Je veux oublier tout, lâcher les rênes d’or

Aux contemplations éployant leur essor.

Des strophes en mon sein déjà battent de l’aile,

A quoi bon les plier dans un rythme rebelle?

Je ne veux rien savoir, le vertige énervant

Me roule dans les plis de son gouffre mouvant.

Doucement, je me fonds, je suis mort et je doute

Si j’entends le Jet d’eau ponctuer goutte à goutte

Le silence éternel d’un rythmique sanglot,

Klop, Klip, Klop, Klop, Klip, Klop.

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Fleur de rêves
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