Complainte de l’oubli des morts

Mesdames et Messieurs,

Vous dont la mère est morte,

C’est le bon fossoyeux

Qui gratte à votre porte.
Les morts

C’est sous terre ;

Ça n’en sort

Guère.
Vous fumez dans vos bocks,

Vous soldez quelque idylle,

Là-bas chante le coq,

Pauvres morts hors des villes !
Grand-papa se penchait,

Là, le doigt sur la tempe,

Sœur faisait du crochet,

Mère montait la lampe.
Les morts

C’est discret,

Ça dort

Trop au frais.
Vous avez bien dîné,

Comment va cette affaire ?

Ah ! les petits mort-nés

Ne se dorlotent guère !
Notez, d’un trait égal,

Au livre de la caisse,

Entre deux frais de bal :

Entretien tombe et messe.
C’est gai,

Cette vie ;

Hein, ma mie,

Ô gué ?
Mesdames et Messieurs,

Vous dont la sœur est morte,

Ouvrez au fossoyeux

Qui claque à votre porte ;
Si vous n’avez pitié,

Il viendra (sans rancune)

Vous tirer par les pieds,

Une nuit de grand’lune !
Importun

Vent qui rage !

Les défunts ?

Ça voyage….

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Complainte de l’oubli des morts
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