Bonjour, lecteurs. On me propose

Et j’accepte, – oh ! les étourdis !

De vous parler tous les lundis

Et même pas toujours en prose.
La causerie est cependant

Chose insaisissable et légère

Ainsi que l’ombre passagère

D’un nuage sur un étang.
Causer en vers, c’est l’art suprême ;

Et, pour m’apprendre mon état,

Il faudrait qu’on ressuscitât

Le pauvre grand Musset lui-même.
Je crains fort de n’être pas bon

A vous inventer ces chimères

Radieuses, mais éphémères,

Comme les bulles de savon ;
A vous rimer des amusettes

Sur des sujets de presque rien,

Avec l’art du galérien,

Qui sculpte au couteau des noisettes.
– Mais, bah ! j’ai l’horreur du banal

Et le difficile me tente.

J’éprouve une envie irritante

D’écrire en vers dans un journal.
Et d’ailleurs mon rêve impossible,

Je l’ai souvent réalisé ;

Sans que mon regard ait visé,

J’ai quelquefois touché la cible,
J’irai chercher, je ne sais où,

Des conversations frivoles ;

Je vous dirai des choses folles,

Car je suis moi-même un peu fou.
Ayant le ciel bleu pour auberge,

Je vis comme un petit oiseau,

Et Mab m’a prêté son fuseau ;

A filer le fil de la Vierge.
Je fais de la dépense, et c’est

Royalement que je la paie,

Car le poëte a pour monnaie

Des étoiles dans son gousset.
L’aile et le parfum étant choses

Qu’il faut que nous réunissions,

J’ai découvert des papillons

Qui sentaient bon comme des roses,
Les plus. beaux décors d’opéra

Me semblent mesquins et timides, ;

Quand j’irai voir les Pyramides,

Je veux qu’il neige, il neigera.
Parfois la lune me fait signe ;

Mais aller là-haut, c’est trop long.

Si je jouais du violon

Je noterais le chant du cygne.
– Je vous dirai sur mon chemin

Ce qui m’intéresse ou me charme,

Et même d’où vient cette larme

Qui tombe parfois sur ma main
De cet entretien de poète

Vous ne serez jamais plus las

Que n’est un rameau de lilas

De la halte d’une fauvette ;
Et quand vous y lirez l’aveu

D’une bonne pensée intime,

Vous me donnerez votre estime

Et m’aimerez peut-être un peu.
– Mais, voici ma préface faite.

Au revoir, car j’ai mérité

De finir ma tasse de thé,

En fumant une cigarette.

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Prologue
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