Dimanches (N’achevez pas…)

N’achevez pas la ritournelle,

En prêtant au piano vos ailes,

Ô mad’moiselle du premier.

Ça me rappelle I’Hippodrome,

Où cet air cinglait un pauvre homme

Déguisé en clown printanier.
Sa perruque arborait des roses,

Mais, en son masque de chlorose,

Le trèfle noir manquait de nez!

II jonglait avec des cœurs rouges

Mais sa valse trinquait aux bouges

Où se font les enfants mort-nés.
Et cette valse, ô mad’moiselle,

Vous dit Les Roland, Les dentelles

Du bal qui vous attend ce soir!….

- Ah! te pousser par tes épaules

Décolletées, vers de durs pôles

Où je connais un abattoir!
Là, là, je te ferai la honte!

Et je te demanderai compte

De ce corset cambrant tes reins,

De ta tournure et des frisures

Achalandant contre-nature

Ton front et ton arrière-train.
Je te crierai ; « Nous sommes frères!

« Alors, vêts-toi à ma manière,

« Ma manière ne trompe pas ;

« Et perds ce dandinement louche

« D’animal lesté de ses couches,

« Et galopons par les haras! »
Oh! vivre uniquement autochtones

Sur cette terre (où nous cantonne

Après tout notre être tel quel!)

Et sans préférer, l’âme aigrie,

Aux vers luisants de nos prairies

Les lucioles des prés du ciel;
Et sans plus sangloter aux heures

De lendemains, vers des demeures

Dont nous nous sacrons les élus.

Ah! que je vous dis, autochtones!

Tant la vie à terre elle est bonne

Quand on n’en demande pas plus.

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Dimanches (N’achevez pas…)
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