Le soir tombe, la lune est d’or

Le soir tombe, la lune est d’or.
Avant la fin de la journée

Va-t’en gaîment jusqu’au jardin

Cueillir avec tes douces mains

Les quelques fleurs qui n’y sont point encor

Tristement, vers la terre, inclinées.
Que le feuillage soit déjà blême, qu’importe

Je les admire et tu les aimes,

Et leurs corolles sont quand même

Belles, sur les tiges qui les portent.
Et tu t’en es allée au loin parmi les buis

Au long d’un chemin monotone
Et le bouquet que tu cueillis,

Tremble en ta main et tout à coup frissonne ;

Et voici que tes doigts songeurs,

Pieusement, rassemblent les lueurs

De ces roses d’automne

Et les tressent avec des pleurs

En une pâle et claire et flexible couronne.
La dernière lumière a éclairé tes yeux

Et ton long pas s’est fait triste et silencieux.
Et lentement, à la vesprée,

Les mains vides, tu es rentrée,

Abandonnant non loin de notre porte

Dans un tertre humide et bas

Le cercle blanc qu’avaient formé tes doigts.
Et j’ai compris alors que dans le jardin las

Où vont passer les vents ainsi que des cohortes

Tu as voulu fleurir une dernière fois

Notre jeunesse qui repose là,

Morte.

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Le soir tombe, la lune est d’or
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