Dea Silens

« Sois charmante et tais-toi. » (Beaudelaire)
C’est une Dame étrange et sombre en bronze vert,

Dans sa lividité comme décomposée,

Et gardant sur le socle, où sa tète est posée,

L’effroi d’un grand oeil blême, aveugle et large ouvert.
Parmi les bouquets blancs, encor lourds de rosée,

Elle vit, noire idole, et sous le double éclair

Des prunelles d’argent et des lèvres d’or clair,

Semble une reine morte en public exposée.
Aussi, malade épris du mutisme outrageant

De ce bronze, amoureux de sa morne insolence,

Je l’ai coiffé de gaze et de toile d’argent.
Et, déifiant mon rêve éclos d’un voeu méchant,

J’adore avec bonheur la Dame du Silence

Dans ce spectre attifé, d’un vieux buste émergeant.

Évaluations et critiques :

Dea Silens
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