Je t’aimais par les yeux, je puis

Je t’aimais par les yeux, je puis

Me détourner de ton visage,

Te parler sans boire à ce puits

De ton regard vibrant et sage.
Je t’accosterai comme font

Les prêtres avec les abbesses;

Plus rien ne trouble et ne confond

Une paupière qui s’abaisse.
Si terrible que soit l’amour,

Si spontané, ferme, invincible,

Le cœur heureux l’aidait toujours…

Mais tu me seras invisible.
Grave, je porterai le deuil,

Que nul hormis toi ne soupçonne,

De dédaigner sur ta personne

L’injuste beauté de ton œil.
Quand ta voix engageante et tiède

Voudra reprendre le chemin

De mon coeur, qui te vint en aide

Avec la douceur de mes mains,
J’aurai cet aspect d’infortune

Qui surprend et fait hésiter;

Tu pourras, sombre iniquité,

Croire enfin que tu m’importunes!
Comment me nuirait désormais

Ton fin et vivant paysage

Si mes yeux n’abordent jamais

Son délicat coloriage?
Si jamais je ne me repais

De la nourriture irritante

Par quoi je détruisais ma paix?

Si plus rien en toi ne me tente?
— Et qu’étais-tu, toi que j’ai craint

Plus que toute mort et tout blâme,

Si ton charme succombe au frein

Du noble souci de mon âme?

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Je t’aimais par les yeux, je puis
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