Quelqu’un m’avait prédit, qui tenait une épée

Et qui riait de mon orgueil stérilisé :

Tu seras nul, et pour ton âme inoccupée

L’avenir ne sera qu’un regret du passé.
Ton corps, où s’est aigri le sang de purs ancêtres,

Fragile et lourd, se cassera dans chaque effort;

Tu seras le fiévreux ployé, sur les fenêtres,

D’où l’on peut voir bondir la vie et ses chars d’or,
Tes nerfs t’enlaceront de leurs fibres sans sèves

Tes nerfs ! – et tes ongles s’amolliront d’ennui,

Ton front, comme un tombeau dominera tes rêves,

Et sera ta frayeur, en des miroirs, la nuit.
Te fuir! – si tu pouvais! mais non, la lassitude

Des autres et de toi t’aura voûté le dos

Si bien, rivé les pieds si fort, que l’hébétude

Détrônera ta tête et plombera tes os.
Eclatants et claquants, les drapeaux vers les luttes,

Ta lèvre exsangue hélas! jamais ne les mordra:

Usé, ton coeur, ton morne coeur, dans les disputes

Des vieux textes, où l’on taille comme en un drap.
Tu t’en iras à part et seul – et les naguères

De jeunesse seront un inutile aimant

Pour tes grands yeux lointains – et les joyeux tonnerres

Chargeront loin de toi, victorieusement!

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Le Glaive
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