05 – Les Fileuses

C’est au bord du lac qu’il vit les fileuses

Et s’éprit de leurs mains et du lin qu’elles filaient,

Et s’éprit de leurs yeux, de leurs lèvres rieuses,

De leurs bras levés

Au-dessus du lin clair que leurs fins doigts liaient

Sur leur nuque neigeuse ;

Il s’éprit de la douceur mortelle

De les voir ;

Il s’éprit de l’espoir,

Et s’en alla vers elles.
Elles peignaient leur chevelure

D’un or si pâle en leurs prestes mains

Qu’elles semblaient filer des fuseaux de lin

D’un geste sûr :

Groupées au flanc lisse d’un rocher,

Blanches et bleutées du reflet mouvant

Qui clapote à leurs pieds,

Voilà Lodrune assise

Et l’Oline mi-couchée

Qui se peigne, on dirait qu’elle file ;

Mais l’Alvitte s’est levée,

Et la voici debout, toute blanche.

Immobile ;

Sa chevelure vermeille

Sèche, légère, contre ses hanches,

Au soleil…
Wieland, à l’abri d’une branche,

Appuyé, étonné, ébloui.

L’aima plus que sa vie.

Entrevue si blanche à travers ses cheveux,

Brume d’or, sur ses hanches, voile d’or,

Qu’il s’éblouit à la voir

Et qu’il ferma les yeux pour la revoir encore.

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