00 – Envoi du poème

Voici l’histoire de Wieland l’Orfèvre

Celle

Que contèrent il y a mille ans, des lèvres

Jeunes et chanteuses, lèvres rouges de vierges.

Fleurs qui chantaient, fleurs vives et charnelles,

Froides et pâles y depuis dix siècles, comme les neiges

Éternelles…
Ainsi qu’on amasse la braise éparpillée

Au foyer qu’une cendre étouffe ;

J’avais groupé ces mots gris et froids

Qui palpitent et qui souffrent

Et qui chantaient en moi

Si bas qu’on ne pouvait comprendre

Leur peine et leur émoi ;

Mais ton âme, inclinée comme un souffle,

A chassé cette cendre.

Avivant la flamme aux feuillets

Du vieux livre farouche ;

Et la flamme a brillé, chaste et tendre.

Au souffle de ta bouche ;

Mon cœur a chanté comme la lyre qu’on touche ;
La fenêtre est ouverte sur la nuit, encore!

Voici Mai qui sourit et qui pleure et s’endort ;

Voici l’arôme tiède de la forêt mouillée

Et le ciel où scintillent les frêles fleurs d’or

Des prairies éternelles ;

Voici la nuit printanière qui soupire

Comme un bruissement d’ailes

A travers la feuillée,

Voici l’ombre si belle qu’on est ivre d’elle,
Voici morte la lampe des veillées…
Redis-moi l’histoire de l’Orfèvre :

Ne doit-elle renaître un tel soir,

Sur tes lèvres pieuses et légères ?

Ne devait-il naître des lèvres

Pour redire, plus belle, l’histoire

Millénaire ?
Chante-moi cette histoire que j’aime

De ta voix envolée ;

Redis-la pour moi, pour toi-même,

Pour V amour de la nuit étoHée,

Qui réclame un poème.
Mai 1899.

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