Au moulin du bois froid…

À F. Rosenberg

Au moulin du bois froid où coule de l’eau claire,

près des rochers, il y a de la fougère.
Tout près du bois bleu, une jeune fille blonde

lavait le linge et l’eau coulait à l’ombre.
Et elle avait retroussé sa robe assez haut :

on voyait ses jambes blanches dans l’eau.
Et les chemins étaient frais, étroits, mauvais, noirs,

comme si ç’avait été le soir.
Les chênes ronds et durs empêchaient la chaleur

et, sur la mousse, il y avait des fleurs.
Nous marchions sur les petits cailloux des sentiers,

près des ronces rouges, des églantiers.
Parce qu’on dépiquait du froment, la batteuse

ronflait au soleil sur la paille creuse.
Mais je repasserai dans le bois où dans l’eau

une fille fraîche a la robe haut.
J’irai sur la noire et violette bruyère

couper avec effort de la fougère.
Est-ce que la nuit, quand il y a des étoiles,

elle lave encore au ruisseau ses toiles ?
Pourquoi cela ? — Bah ! sur la bruyère violette,

sur la fille chantera l’alouette.
Et je repasserai dans le bois où dans l’eau

cette fille blanche a la robe haut.

1889.

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Au moulin du bois froid…
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