Scène d’atelier

À Louis Montégut.
Exquis musicien, devant son chevalet,

Le peintre aux cheveux d’or, à la barbe fleurie

Chantonne. Et cependant il brosse avec furie

La toile, car, vraiment, ce sujet-là lui plaît
Le modèle est un tigre, un vrai tigre, complet,

Vivant et miaulant comme dans. sa patrie ;

Ce tigre pose mal, son mouvement varie,

Ce n’est plus le profil que le peintre voulait.
Il faut voir de la griffe, et de la jalousie…

Et le peintre, chantant des chants de rossignol,

Pousse la bête, qui rugit. Lui s’extasie.
Et de sa brosse au noir, qui court d’un léger vol,

Sème parmi le poil rayé « La Fantaisie »,

Double-croche, et soupir et dièze et bémol.
—–
Je suis un homme mort depuis plusieurs années ;

Mes os sont recouverts par les roses fanées.
—–
Tant pis pour la vertu ! Polichinelle ivrogne,

Et doublement bossu, se moque des procès,

Du diable, de la mort ; après tant de forfaits !

Et nous l’adorons tous. Pourquoi ? Parce qu’il cogne !

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Scène d’atelier
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