L’Œil

Sous l’épais treillis des feuilles tremblantes,

Au plus noir du bois la lune descend ;

Et des troncs moussus aux cimes des plantes,

Son regard fluide et phosphorescent

Fait trembler aux bords des corolles closes

Les larmes des choses.
Lorsque l’homme oublie au fond du sommeil,

La vie éternelle est dans les bois sombres ;

Dans les taillis veufs du brûlant soleil

Sous la lune encor palpitent leurs ombres,

Et jamais leur âme, au bout d’un effort,

Jamais ne s’endort !
Le clair de la lune en vivantes gerbes

Sur les hauts gazons filtre des massifs.

Et les fronts penchés, les pieds dans les herbes,

Les filles des eaux, en essaims pensifs,

Sous les saules blancs en rond sont assises,

Formes indécises.
La lune arrondit son disque lointain

Sur le bois vêtu d’un brouillard magique

Et dans une eau blême aux reflets d’étain ;

Et ce vieil étang, miroir nostalgique,

Semble ton grand œil, ô nature ! Hélas !

Semble un grand œil las.

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L’Œil
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