À M. Amaury de Cazanove
Quand le vieux Madécasse aux doigts noueux mourra,
Les gens de l’Île, ceux de la Grève et des Mornes,
Ses anciens amis, les noires maigres et mornes,
Feront sa fosse, et la mer au loin chantera.
Coiffé d’un vieux gibus, nu-jambes, un priera.
Les autres souffleront de vieux airs dans des cornes,
— Puis, au long des sentiers où s’enlacent des viornes,
Un coup de vieux fusil à pierre pétera.
Ils pleureront l’ami brave aux cheveux de laine,
Lorsqu’accroupis auprès de la mer haute et pleine
Ils prendront le repos, vêtus en vieux pompiers,
Et que, fumant leur pipe en bois, courbant l’échine,
Hébétés, regardant sur les quais des machines,
Avec leurs doigts de mains ils cureront leurs pieds.
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