I
Le dimanche, attristé de cloches, remémore

Les bonheurs espérés et qu’on aura pas eus,

Les bonheurs dont, enfant, on parlait à Jésus

Dans l’église aux vitraux roses comme une aurore !

Car les cloches, avec leurs puériles voix,

Et leur cheminement qui trébuche si frêle,

- On dirait par moment d’une âme qui se fêle ! ?

Sont les rêves et les désirs de l’Autrefois,

Tant d’espoirs qu’on avait, tant de jeunes pensées,

Trop de tendres pour la vie et qui n’ont pas grandi,

Cloches, dès leur jeunesse, à la mort fiancées

Et qu’on revoit dans cette fin d’après-midi

Et qui s’en vont en cette fin d’un long dimanche

Finir parmi le Lune ouvrant sa tombe blanche.
II
Certains matins pascals, quand le ciel est d’azur,

- O cet azur d’avril qui n’est pas encore sûr ! ?

Les cloches font songer à des Communiantes

Dans des robes de mousseline anémiantes,

Dont la blancheur bouffante alanguirait le pas ;

Cloches de pureté qui s’éloignent, là-bas,

Infantes de Jésus qui lui sont fiancées,

Cloches en des ampleurs de jupes balancées

Dont on suit dans le vent le rythmique départ

Au delà de la vie, à travers le brouillard

Qui se déroule en beaux linges de Sainte Table

Et voici qu’on croirait dans l’aube délectable,

Dont la mysticité s’apparie à la leur,

Les voix s’agglomérer en robes de pâleur,

O cloches cheminant, si douces et câlines

Qu’elles semblent vraiment faites de mousselines !
1892

Évaluations et critiques :

Cloches
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