La Mort du Singe

A Ernest d’Hervilly
Frissonnant jusque dans la moelle,

Pelé, funèbre et moribond,

Le vieux singe, près de son poêle,

Tousse en râlant et se morfond.
Composant, malgré sa détresse,

La douleur qui le fait mourir,

II geint : mais sa plainte s’adresse

Au public qu’il veut attendrir.
Comme une phthisique de drame

Pâmée en ses neigeux peignoirs,

II joint, avec des airs de femme.

Ses petits doigts ridés et noirs ;
Et des pleurs, traçant sur sa face

Deux sillons parmi les poils roux,

Font plus navrante sa grimace

Faite de rire et de courroux.
Vieil histrion, loin de tes planches,

Ainsi tu n’as pas regretté

Les bonds effarés dans les branches,

L’Inde immense, la liberté !
Ce que tu pleures, c’est la scène

Et ce palais de fil de fer

Dans lequel, parodiste obscène,

Grattant ton poil, montrant ta chair,
Railleur, tu faisais voir aux hommes

Ce qu’ils ont de vil et de laid,

Pour manger les trognons de pommes

Dont leur colère t’accablait !

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La Mort du Singe
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