Dans la rue un pas retentit. La cloche n’a qu’un seul

battant. Où va-t-il le promeneur qui se rapproche

lentement et s’arrête par instant ? Le voici devant

la maison. J’entends son souffle derrière la porte.
Je vois le ciel à travers la vitre. Je vois le ciel où les

astres roulent sur l’arête des toits. C’est la grande

Ourse ou Bételgeuse, c’est Vénus au ventre blanc, c’est

Diane qui dégrafe sa tunique près d’une fontaine de lumière.
Jamais lunes ni soleils ne roulèrent si loin de la

terre, jamais l’air de nuit ne fut si opaque et si

lourd. Je pèse sur ma porte qui résiste…
Elle s’ouvre enfin, son battant claque contre le

mur. Et tandis que le pas s’éloigne je déchiffre

sur une affiche jaune les lettres noires du mot « Peste ».

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La Peste
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