En battant le beurre

Dans sa grande jatte de grès,

L’Angélique, la belle veuve,

Avec sa crème toute neuve

Fabrique un peu de beurre frais.
Ses doigts et sa batte à loisir

Fouettent, pressent, foulent, tripotent,

Tournent, roulent, piquent, tapotent

La crème lente à s’épaissir.
Enfin, déjà compacts, les grumeaux s’agglomèrent

Et prennent par degrés leur coloris d’or blond :

Elle aura bientôt fait son pain ovale et rond.

Mais, dévorant des yeux la tentante commère,

En face d’elle, assis à cheval sur sa chaise,

Coude et pieds aux barreaux, voilà que le grand Blaise,

Son soupirant câlin, lui parle à mots si doux,

Que, toute tressaillante à ce regard de faune,

Elle aspire la voix du beau meunier blanc-roux.

Tandis que dans son pot, moins serré des genoux,

S’endort las et distrait son petit bâton jaune.

Évaluations et critiques :

En battant le beurre
{{ reviewsTotal }}{{ options.labels.singularReviewCountLabel }}
{{ reviewsTotal }}{{ options.labels.pluralReviewCountLabel }}
{{ options.labels.newReviewButton }}
{{ userData.canReview.message }}

Partagez ce que vous ressentez après avoir lu ce poème. Nous voulons savoir ce que vous en pensez!

S’abonner
Notification pour
guest
0 Commentaires
Commentaires en ligne
Afficher tous les commentaires
0
Nous aimerions avoir votre avis, veuillez laisser un commentaire.x