La chanson du troubadour

Sans amis, sans parents, sans emploi, sans fortune,

Je n’ai que la prison pour y passer la nuit.

Je n’ai rien à manger que du gâteau mal cuit,

Et rien pour me vêtir que déjeuners de lune.
Personne je ne suis, personne ne me suit,

Que la grosse tsé-tsé, ma foi ! fort importune ;

Et si je veux chanter sur les bords de la Tune

Un ami vient me dire : Il ne faut pas de bruit !
Nous regardons vos mains qui sont pures et nettes,

Car on sait, troun de l’air ! que vous êtes honnêtes,

De peur que quelque don ne me vienne guérir.
Mais je ne suis icy pour y faire d’envie,

Mais bien pour y mourir, disons pour y pourrir ;

Et la mort que j’attends n’ôte rien que la vie.

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La chanson du troubadour
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