Que m’importe de vivre heureux, silencieux

A Marcel Arland

Que m’importe de vivre heureux, silencieux,

Un nuage doré pour maison, pour patrie.

Je caresse au hasard le corps de mon amie,

Aussi lointaine, hélas ! et fausse qu’elle veut.
Qui êtes-vous enfin ? qui parle ? – et qui m’écoute ? -

Un homme vraiment seul entend battre son coeur.

Je cherche parmi vous les signes du bonheur :

Je ne vois qu’un ciel blanc, qu’une étoile de routes.
Vaste image de terre abandonnée au jour

Comme un jeune visage embelli par l’amour

Quelle grande leçon votre dessin me donne…
Silencieusement s’élève autour de moi

La plus douce lueur de vie, et cette voix

Merveilleuse, – la voix que n’attend plus personne.

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Que m’importe de vivre heureux, silencieux
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