Le lac de Belœil

À Mlle C. D.
Qui n’aime à visiter ta montagne rustique,

Ô lac qui, suspendu sur vingt sommets hardis,

Dans ton lit de joncs verts, au soleil resplendis,

Comme un joyau tombé d’un écrin fantastique ?
Quel mystère se cache en tes flots engourdis ?

Ta vague a-t-elle éteint quelque cratère antique ?

Ou bien Dieu mit-il là ton urne poétique

Pour servir de miroir aux saints du paradis ?
Caché comme un ermite en ces monts solitaires,

Tu ressembles, ô lac, à ces âmes austères

Qui vers tout idéal se tournent avec foi.
Comme elles aux regards des hommes tu te voiles ;

Calme le jour, le soir tu souris aux étoiles…

Et puis il faut monter pour aller jusqu’à toi.
(1871)

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Le lac de Belœil
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