A Philis. Stances

Ha! Philis, que le Ciel me fait mauvais visage!

Tout me fâche et me nuit,

Et, réservé l’amour et le courage,

Rien de bon ne me suit.
Les astres les plus doux ont conjuré ma perte,

Je n’ai plus nul soutien;

La Cour me semble une maison déserte

Où je ne trouve rien.
Les hommes et les dieux menacent ma fortune,

Mais en leur cruauté,

Pour mon soulas tout ce que j’importune,

Ce n’est que ta beauté.
Les traits de tes beautés sont d’assez fortes armes

Pour vaincre mon malheur,

Et dans la gêne, assisté de tes charmes,

Je mourrai sans douleur.
Dedans l’extrémité de la peine où nous sommes,

Soupirant nuit et jour,

Je feins que c’est la disgrâce des hommes,

Mais c’est celle d’amour.
Parmi tant de dangers c’est avec peu de crainte

Que je prends garde à moi;

En tous mes maux le sujet de ma plainte

C’est d’être absent de toi.
Pour m’ôter aux plus forts qui me voudraient poursuivre,

Je trouve assez de lieux:

Mais quel climat m’assurera de vivre,

Si je quitte tes yeux?
Le Soleil meurt pour moi, une nuit m’environne,

Je pense que tout dort,

Je ne vois rien, je ne parle à personne:

N’est-ce pas être mort?

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A Philis. Stances
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