Le jour pousse la nuit,

Et la nuit sombre

Pousse le jour qui luit

D’une obscure ombre.
L’Autonne suit l’Esté,

Et l’aspre rage

Des vents n’a point esté

Apres l’orage.
Mais la fièvre d’amours

Qui me tourmente,

Demeure en moy tousjours,

Et ne s’alente.
Ce n’estoit pas moy, Dieu,

Qu’il falloit poindre,

Ta fleche en autre lieu

Se devoit joindre.
Poursuy les paresseux

Et les amuse,

Mais non pas moy, ne ceux

Qu’aime la Muse.
Helas, delivre moy

De ceste dure,

Qui plus rit, quand d’esmoy

Voit que j’endure.
Redonne la clarté

A mes tenebres,

Remets en liberté

Mes jours funebres.
Amour sois le support

De ma pensée,

Et guide à meilleur port

Ma nef cassée.
Tant plus je suis criant

Plus me reboute,

Plus je la suis priant

Et moins m’escoute.
Ne ma palle couleur

D’amour blesmie

N’a esmeu à douleur

Mon ennemie.
Ne sonner à son huis

De ma guiterre,

Ny pour elle les nuis

Dormir à terre.
Plus cruel n’est l’effort

De l’eau mutine

Qu’elle, lors que plus fort

Le vent s’obstine.
Ell’ s’arme en sa beauté,

Et si ne pense

Voir de sa cruauté

La récompense.
Monstre toy le veinqueur,

Et d’elle enflame

Pour exemple le coeur

De telle flame,
Qui la soeur alluma

Trop indiscrete,

Et d’ardeur consuma

La Royne en Crete.

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A Cupidon
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