J’ai dix-huit ans : tout change, et l’Espérance

Vers l’horizon me conduit par la main.

Encore un jour à traîner ma souffrance,

Et le bonheur me sourira demain.

Je vois déjà croître pour ma couronne

Quelques lauriers dans les fleurs du printemps ;

C’est un délire… Ah ! qu’on me le pardonne ;

J’ai dix-huit ans !
J’aime Provins, j’aime ces vieilles tombes

Où les Amours vont chercher des abris ;

Ces murs déserts qu’habitent les colombes,

Et dont mes pas font trembler les débris.
Là, je m’assieds, rêveur, et dans l’espace

Je suis des yeux les nuages flottants,

L’oiseau qui vole et la femme qui passe :

J’ai dix-huit ans !
Bercez-moi donc, ô rêves pleins de charmes !

Rêves d’amour !… Mais l’aquilon des mers

A jusqu’à moi porté le bruit des armes :

La Grèce appelle en secouant ses fers.

Loin de la foule et loin du bruit des villes,

Dieux ! laissez-moi respirer quelque temps,

Le temps d’aller mourir aux Thermopyles :

J’ai dix-huit ans !
Mais quel espoir ! la France, jeune et fière,

S’indigne aussi de vieillir en repos ;

Des cieux, émus par quinze ans de prière,

La Liberté redescend à propos.

Foudre invisible et captif dans la nue,

Hier encor, je te disais : Attends !

Mais aujourd’hui, parais ; l’heure est venue :

J’ai dix-huit ans !

1828.

Évaluations et critiques :

Dix-huit ans
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